dimanche, mai 23, 2010

Hommes préparatoires...

Voici le titre d’un texte que je cherchais dernièrement sur Internet. J’ai bien dû perdre 2 heures, en vain. Je ne l’ai jamais trouvé.
Bref, je vais en dévoiler ici le contenu. Il s’agit d’un texte tiré d’un fameux livre du non moins fameux philosophe allemand Nietzsche. Il s’intitule « Hommes préparatoires ». Je pense que, dans le contexte actuel, chaque plate-forme politique devrait en dévoiler l’essence afin de fouetter ses troupes. Il faut lire attentivement en allant chercher le côté positif et constructif du texte. En effet, il n’est jamais exclu de dérailler avec Nietzsche!


Je salue tous les signes indiquant le commencement d’un âge plus viril, plus guerrier qui avant tout remettra à l’honneur la bravoure! Car il doit ouvrir la voie à un âge encore supérieur et rassembler la force dont celui-ci aura un jour besoin — l’âge qui portera l’héroïsme au sein de la connaissance et mènera des guerres pour les pensées et leurs conséquences. Pour cela, il faut à présent bien des hommes préparatoires vaillants qui ne peuvent cependant pas surgir du néant — et pas davantage du sable et de la vase de la civilisation d’aujourd’hui et de la formation dispensée par nos grandes villes actuelles : des hommes qui sachent être silencieux, solitaires, résolus, satisfaits et persévérants dans l’activité invisible : des hommes qui en vertu d’un penchant intérieur recherchent en toutes choses ce qu’il faut surmonter en elles : des hommes qui possèdent en propre gaieté d’esprit, patience, simplicité et mépris pour toutes les grandes vanités, tout autant que générosité dans la victoire et indulgence envers les petites vanités de tous les vaincus : des hommes qui portent un jugement perspicace et libre sur tous les vainqueurs et sur la part de hasard inhérente à toute victoire et toute gloire : des hommes qui aient des fêtes propres, des jours de travail propres, des périodes de deuil propres, rompus au commandement et commandant avec assurance, prêts pareillement à obéir, là où il le faut, pareillement fiers dans l’un et l’autre cas, pareillement au service de leur propre cause : des hommes qui prennent plus de risques s’exposent davantage au danger, des hommes plus féconds, des hommes plus heureux! Car, croyez-moi! — le secret pour retirer de l’existence la plus grande fécondité et la plus grande jouissance, c’est : vivre dangereusement! Bâtissez vos villes sur le Vésuve! Lancez vos navires sur des mers inexplorées! Vivez en guerre avec vos pareils et avec vous-mêmes! Soyez brigands et conquérants, tant que vous ne pouvez pas être maîtres et possesseurs, hommes de connaissance! Le temps ne sera bientôt plus où vous pouviez vous contenter de vivre, tels des cerfs farouches, cachés au fond des bois! La connaissance finira par tendre la main vers ce qui lui revient de droit : — elle voudra devenir maître et possesseur, et vous avec elle!

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